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La spécificité jungienne

La psychanalyse jungienne s’oriente dans une double dimension : elle a une valeur analytique lorsque, tournée vers le passé, elle recherche les causes du mal-être, mais aussi une valeur prospective quand elle cherche vers où s’oriente le psychisme. La pensée jungienne, allant à l’encontre d’une vision dualiste du monde et des êtres – vision qui porte au conflit et à l’exclusion – invite au contraire à englober les pôles opposés : ceux-ci ne doivent pas s’exclure l’un l’autre mais se combiner. Chacun des opposés en présence a sa raison d’être et l’énergie qui découle de leur tension doit aboutir à l’émergence d’un troisième terme ouvrant sur une perspective nouvelle. Développer notre individualité – et non l’individualisme – favorise l’ouverture sur l’autre et la reconnaissance de son altérité, ainsi que la conscience de notre participation au monde.

 

L’approche jungienne prend bien sûr en compte l’inconscient personnel, mais fait aussi appel à un inconscient dit ‘collectif’, en ce qu’intervient, quels que soient les cultures et les individus, un processus archétypal (à l’instar par exemple du fameux complexe d’œdipe que, pour Freud, on retrouve chez tout individu) ; les images archétypales qui en découlent varieront bien sûr d’un individu à l’autre mais exprimeront, sous des formes différentes, un ou plusieurs archétypes sous lequel l’analysant serait pris.

L’analyse s’appuie largement sur le transfert. Pour Jung, celui-ci n’est pas seulement considéré comme le résultat de projections inconscientes, mais également comme le déroulement d’un processus de transformation à part entière : la relation transférentielle elle-même est le résultat de l’interaction du conscient et de l’inconscient à la fois de l’analysant et de l’analyste. Dans le cadre du transfert mais aussi de façon plus large, le travail analytique s’effectue dans la tension entre deux forces contraires : l’une tend à l’autonomie et à la séparation, tandis que l’autre pousse à se relier intimement à autrui.

 

Ce processus analytique prend en compte la totalité de l’être humain : la spiritualité comme la sexualité sont des fonctions humaines qui doivent être également développées. Un travail sur l’ombre, tout aussi important, permet d’intégrer cette part de nous-même que l’on ne veut pas voir, que l’on s’efforce habituellement d’ignorer et qui sait si bien rejaillir inopinément !

Quand une véritable analyse s’est déroulée, la personne devient apte à entretenir avec son inconscient, tout au long de sa vie, une relation, un dialogue dans lequel le moi laisse advenir ce qui émerge de l’inconscient, le considère attentivement, s’y confronte et l’évalue. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus qu’une position de sujet peut apparaître.